Pour le bilan de ce qu'avaient été avant 1951, les "Tramways de la Vendée", (cf. la Vie du rail, n°764 du 25 septembre 1960) qui les présentent ainsi :

Les "Tramways de la Vendée" furent déclarés d'utilité publique le 21 novembre 1897.

Les Chemins de fer de l'Etat furent chargés de la construction et de l'exploitation des "Tramways de la Vendée" par application de la loi du 9 avril 1898.

Le réseau des "Tramways de la Vendée" était exploité par un chef de service placé sous la surveillance d'un comité sous les ordres du directeur des Chemins de fer de l'Etat.

Les lignes exploitées et les caractéristiques du réseau

Les Tramways de la Vendée exploitaient les lignes suivantes :

  • Challans - Fromentine 25km (ouverte en 1896 et supprimée en 1950)
  • Beauvoir - Bourneuf en Retz 18km (1924-1950)
  • La Barre de Monts - Les Sables d'Olonne 64km (1924-1950)
  • Les Sables d'Olonne - Champ Saint Père 29km (1902-1950)
  • Talmont - Luçon 33km (1931-1950)
  • L'Aiguillon - Luçon 23km (1901-1950)
  • Luçon - Chantonnay (1900-1946)
  • Chantonnay - Les Quatre-Chemins-de-l'Oie (1908-1946)
  • Les Quatre-Chemins-de-l'Oie - Montaigu 25km (1901-1938)
  • La Roche sur Yon - Les Herbiers 42km (1900-1938)
  • La Roche sur Yon - Legé 36km (1901-1939)

Caractéristiques du réseau

Longueur du réseau : 366,153 km ; largeur de la voie : 1 m ; rail vignole : 18,26 et 30 kg ; gabarit du matériel roulant : 2,20 m ; rayon maximum des courbes : 50 m

Parc du matériel roulant : 32 locomotives à vapeur ; 101 voitures à voyageurs ; 28 fourgons à bagages ; 416 wagons à marchandises ; 2 autorails Renault à essance 45 ch (1923) ; 2 autorails Diesel Panhard 65 ch (1933) ; 3 autorails Diesel Panhard 90 ch (1933)

Carte du réseau ferroviaire de la Vendée

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Carte du tracé des voies ferrées ayant existé à un moment ou un autre en Vendée : à écartement standard (en gras) ou à écartement métrique (en maigre), et incluant des lignes se dirigeant vers Nantes, non evoquées dans la Vie du Rail : partant de Rocheservière, 40km (1903-1935) ; ou partant de Legé 44 km (1893-1935). Trois autres lignés, concédées en 1913 ne virent jamais le jour.

Le petit train passait à Palluau

Le petit train à voie métrique surnommé « le tortillard » ou « le tacot », reliait la Roche-sur-Yon à Legé (alors en Loire-Inférieure), en passant par Mouilleron-La Ribotière-le Poiré-sur-vie-Beaufou-Palluau-Saint-Etienne-du-Bois. La gare de Palluau se situait au kilomètre 24 de la ligne qui en comptait 36. L’ouverture de la ligne a eu lieu le 30 juin 1901.

Pour parcourir les 36 kilomètres de La Roche-sur-Yon à Legé, il fallait au moins une heure et quinze minutes dans des conditions peu confortables : des bancs en bois, peu d’éclairage et de chauffage, des ballottements dûs aux effets de lacets et secousses. Au passage des buttes, quand les voitures et wagons étaient chargés, les voyageurs descendaient et poussaient le train. 

Le trafic des voyageurs sera supprimé le 1er avril 1939 et le trafic des marchandises le 1er août 1939. L’automobile et l’autobus ont eu raison du « petit cheval de fer ». Fini la loco avec son panache de fumée, fini la sonnerie à l’arrivée en gare. Le dernier chef de gare de Palluau fut un nommé MOINARD qui termina sa carrière à Saint-Gervais et revint à Palluau pour sa retraite.

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La gare de Palluau illustrée

Toujours visible aujourd’hui, elle était construite sur le modèle de la plupart des stations : salle d’attente, guichets, bureau et logement du chef de gare, un quai surélevé pour le déchargement des marchandises, des toilettes.

Les voyageurs attendaient le petit train souvent en retard. Les uns flânaient sur le quai, les autres se désaltéraient à la buvette située à l’écart de la gare (et qui a disparu depuis).

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Le petit train déraille

Le petit train de La Roche à Legé déraille sans trop de mal à la limite de la Vendée et de la Loire-Inférieure - 11 décembre 1938

Parti de La Roche-sur-Yon à 11 heures 50, le petit train à voie étroite des tramways de la Vendée a déraillé vers 18 heures 15, un peu avant d’arriver à Legé. Aucune personne très heureusement n’a été blessé, ni parmi les voyageurs, d’ailleurs peu nombreux ce jour-là, ni parmi le personnel, mais la locomotive a labouré la route de Nantes aux Sables-d’Olonne, et les wagons sont tombés dans les champs dominant cette route. C’est à la Loubisse, sur le territoire de la Vendée, que le déraillement s’est produit, à 3 kilomètres de la gare de Legé.

La locomotive, une 302 Corpet, s’est arrêtée au moment où elle allait barrer la route, de sorte qu’elle ne gêne pas trop la circulation. Encore sous pression, elle mugit et fume devant les curieux qui sans cesse, s’arrêtent pour la voir. Quatre wagons formaient le train, trois de marchandises et le dernier, réservé aux voyageurs. Le premier, chargé de dix tonnes d’engrais, est en équilibre et tomberait s’il n’était retenu par ses attaches à la locomotive. Le second s’est complètement couché sur les rails. Le troisième wagon de marchandises était vide. Il est resté debout, quoique déplacé par le choc.

Deux voyageurs étaient dans le dernier wagon qui, lui, n’a pas quitté les rails, ce qui explique qu’aucun occupant n’ait été blessé, pas plus que le mécanicien, M. Besnard ; le chauffeur, M. Tourancheau, et le chef de train, M. Prouteau.

Cartes postales de Palluau et du Poiré sur Vie

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Carte postale fantaisiste du petit train de Palluau

Le réseau à voie métrique n'a jamais vu circuler des machines de cette importance.La locomotive en service, une 302 Corpet, était bien plus modeste.

Le bourg à l'arrière plan ne ressemble pas à celui de Palluau.

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Carte postale du petit train en gare du Poiré sur Vie

Cette carte postale bien réaliste celle-ci nous montre la gare encore visible aujourd'hui et la locomotive, une 307 Corpet, tirant wagon de marchandises et voitures de voyageurs.

André GUILLET - juin 2022