LE CONTEXTE


​​​​​​​À la veille de Noël 1793, le dernier carré de la « Grande Armée Catholique et Royale », est écrasé dans les marais de Savenay, près de Nantes. 
Le général républicain Westermann s’exclame : « Il n’y a plus de Vendée, elle est morte ! », l’insurrection vendéenne semble donc définitivement matée.
Et pourtant Turreau promu général en chef de l’Armée de l’Ouest, présente alors son plan d’extermination. Anéantir la Vendée au moyen de colonnes mobiles se déplaçant de la périphérie vers le centre. Le commandement des colonnes de l’ouest, dans le bas bocage, est confié à HAXO (8 colonnes de 800 hommes chacune), Turreau assurant celui des colonnes de l’est, dans le haut bocage, plus important numériquement, (6 colonnes divisées chacune en deux, soit 12 colonnes).

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LA COLONNE DU GÉNÉRAL DUQUESNOY (qui remplace Bonnaire fin janvier 1794)

Comme on le voit sur la carte (voir ci-dessous), elle concerne Palluau, le 8 février 1794. Si l’on en croit le premier historien de la guerre de Vendée, Alphonse de Beauchamp, qui créa le nom de « colonne infernale » en 1806, la colonne de Duquesnoy, se distingua par ses atrocités.

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Quittant la Roche, elle se dirigea sur Palluau. Témoignage d’un administrateur des armées républicaines :

« A son approche, les habitants s’enfuirent et se cachèrent dans les bois, quelques femmes seulement restèrent avec leurs petits enfants et se réunirent dans une même maison où elles avaient chauffé le four. La colonne arriva, les soldats se dispersèrent et enfoncèrent les portes des maisons. Un groupe de barbares entra dans celle où étaient ces malheureuses femmes et ces enfants. Il en égorgea plusieurs, plongea le reste tout vivant dans le four dont il ferma l’entrée, et combla l’horreur en mettant le feu à la maison ».

Le lendemain 9 février 1794, Duquesnoy écrit à Turreau, de Palluau :

« J’ai brûlé et incendié toutes les maisons, j’ai égorgé tous les habitants que j’ai pu trouver, le brulement que nous avons fait, a laissé le pays sans vivres et fourrages ».

Le château et l’église alors enclavée dans son enceinte, furent également incendiés et le tombeau du Maréchal de Clérembault profané, ses ossements jetés dans les douves.

Conséquences démographiques du passage des colonnes infernales à Palluau
De 530 habitants en 1791, la population de Palluau chûte à 350 en 1794 puis 163 en 1796 !