Bienvenue au Château de Palluau,

ancienne demeure d’un Maréchal de France !

Le Château daterait du milieu du XIIIe siècle, selon les castellologues ; c’était à l’époque une véritable forteresse, flanquée de six tours et entourée de larges fossés.

Un compte (registre de comptabilité) rédigé par Guillaume Ouvrart, « Chastellain » de Palluau, datant de 1369-1371, nous apprend que la garnison qui l’occupait en permanence, était armée d’arbalètes, mais aussi de canons, car on note l’achat de poudre à canon : c’était l’un des premiers châteaux-forts à posséder des armes à feu – fait exceptionnel à l’époque.

Du XIIe au XIVe siècle, cette forteresse servait de verrou entre la Bretagne et le Poitou, région de marches disputées. Il résiste aux Anglais venus l’assiéger en 1371.

Au début du XIVe siècle, Létice de Parthenay, épouse de Maurice de Belleville, « Dame de Paluya » y tint une « Cour d’amour », c’est-à-dire un centre culturel et intellectuel qui regroupait des artistes, chanteurs, poètes et littéraires. Un certain Milhon, troubadour, fit pour elle quantité de chansons et poésies.

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PALLUAU FUT DURANT TOUT LE MOYEN-AGE UN FIEF VASSAL DES VICOMTES DE THOUARS, PUISSANTS SEIGNEURS QUI POSSEDAIENT JUSQU’A 1700 FIEFS…

Après avoir appartenu successivement aux Belleville, Clisson, Penthièvre, Brosse, le Château de Palluau passa aux mains des Gouffier. Louis Gouffier, par contrat d’échange daté du 23 Mai 1607, cède Palluau à « Noble et puissant Jacques de CLEREMBAULT, chevalier, seigneur, demeurant à Chantebuzain, paroisse de Grand-Landes en Poitou et propriétaire de maints autres lieux ». De simple vassal de la Baronnie de Palluau, Jacques de Clérembault en devient le propriétaire.

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Le 15 Juillet 1601, il avait épousé Louise Rigault de Millepied dont il eut sept enfants. Le plus célèbre d’entre eux fut PHILIPPE, qui devait être la gloire de la famille. Homme de guerre – Capitaine d’une compagnie de « chevau légers » - Maréchal de camp – Maître de camp général de cavalerie légère – Lieutenant général des armées du Roi – Il est promu Maréchal de France le 18 Février 1653 et le bâton de Maréchal lui est remis par le jeune Roi Louis XIV, en personne.


Au service du Roi, toujours en campagne militaire, il ne put guère séjourner dans son château de Palluau. L’année qui suivit sa promotion au grade de Maréchal de France, il épousait le 26 Avril 1654, à Paris, Louise Françoise Bouthillier, fille de Léon Bouthillier-Chavigny, Secrétaire d’Etat aux Affaires Etrangères. Le contrat de mariage fut passé solennellement au Louvre, en présence du jeune Roi Louis XIV, de la Reine-Mère, Anne d’Autriche, et de Mazarin.


C’est alors que le Maréchal entreprit de reconstruire son Château de Palluau, de transformer la vieille forteresse en un château moderne, « style Louis XIV », en conservant les six grosses tours moyenâgeuses et en incluant entr’elles un bâtiment couvert d’un toit à la Mansart, surmonté d’un dôme à impériale coiffé d’un lanternon.


Le château du Maréchal était un édifice unique dans tout le Poitou : « le plus régulier et le plus accompli qui soit dans le Bas-Poitou », selon Claude Masse, célèbre ingénieur-géographe de Louis XIV. La construction fut achevée en 1661, mais le Maréchal n’en profita pas longtemps puisqu’à la suite d’une longue maladie de langueur, il mourut à Paris le 24 Juillet 1665, à l’âge de 59 ans. Son corps fut ramené à Palluau et inhumé dans la Chapelle seigneuriale de l’Eglise paroissiale, alors enclavée dans l’enceinte du Château.

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Le Château du Maréchal (1661) d'après les dessins de Claude Masse

En 1713, Jérôme Phélypeaux de Pontchartrain, Secrétaire d’Etat à la Marine, acheta les terres de la Maréchale de Clérembault, grâce à un don de 400.000 livres, généreusement octroyées par le Roi-Soleil, qui ratifia l’érection en Comté de la Baronnie de Palluau.

En 1774, Les Pontchartrain vendirent le Château au Marquis d’Asnières, seigneur d’Aizenay, qui en fit l’hommage le 16 Juillet 1775 par devant le Duc de Thouars.

A la Révolution, le Marquis d’Asnières émigra en 1791 et ne reparut plus à Palluau. Ses biens furent confisqués et mis en vente comme biens nationaux. La Marquise d'Asnières, vint habiter le château avec son frère le comte Digeon de Monthelon qui s'en était porté acquéreur.

En 1793, la grande demeure vide servit de place forte aux royalistes, Savin et Ricoulleau, lieutenants de Charette – et ses souterrains, de geôles aux prisonniers républicains.

Le 8 Février 1794, la Colonne Républicaine du Général Duquesnoy incendia le Château et l’Eglise ; le tombeau des Clérembault fut profané, les ossements jetés dans les douves et les cercueils de plomb furent utilisés à faire des balles.

Quand le Comte Digeon et sa sœur, la Marquise d’Asnières, alors veuve, revinrent à Palluau en 1809, ils renoncèrent à relever les ruines du Château et se contentèrent de restaurer quelques chambres dans les communs.

Le comte Digeon de Monthelon et sa sœur Mme d'Asnières moururent à Palluau vers 1830-1835.

Leurs héritiers, les comtes de Richemont et De Virieu qui étaient des méridionaux, vendirent Palluau et toutes leurs terres en Vendée. Le château eut, pour premier acquéreur, M. DAVY-DESNAUROY de Palluau. Une promesse de vente avait été signée en sa faveur. Mais en 1840 un riche armateur nantais, M. Benjamin POYDRAS DE LA LANDE se porta aussi acquéreur du château et de toutes les terres, c'est à dire une vingtaine de métairies, l'abbaye de Lieu-Dieu en Jard, près de Talmond, dont le domaine s'étendait sur 300 hectares et enfin les forêts d'Aizenay, 443 hectares et celle de Grand-Landes environ 300 hectares.

Il convoitait le château de Palluau, avec ses 56 hectares, pour avoir une résidence au milieu de toutes ces terres. Il offrit donc à M. DAVY-DESNAUROY de résilier sa promesse de vente, moyennant une juste indemnité. Ce qu'il accepta.

Son fils, Julien, épousa Lina Marcetteau de Brem. Malencontreusement, Lina, alors qu’elle était enceinte, fit une chute de cheval, perdra son enfant et ne pourra plus en avoir. Elle survécut longtemps à son mari († 1935) et légua Palluau à son frère Roger.

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En 1952, la propriété sera partagée en deux entre, d’une part, la famille de Brem et d’autre part, la famille du Crest de Lorgerie, puis des Portes de la Fosse.

Le Château de Palluau dut être une magnifique demeure, à en juger par les ruines imposantes qui nous restent et par les plans et dessins aquarellés de Claude Masse, Ingénieur-géographe du Roi (1728), qui sont conservés au Musée du Génie à Vincennes.

LE TRESOR DU CHATEAU

La légende dit que le trésor du Château de Palluau : un jeu de quilles en or massif, serait caché à « trois vols de chapon de la chambre de la dame du Seigneur ». On a cherché, on a fouillé, mais en vain…